Je le trouvais charmant, gentil, attentionné. Il avait quelques années de plus que moi, de l’expérience et je découvrais que je pouvais séduire, alors j’en avais joué sans retenue. Il était amoureux, et je l’étais aussi. Ou alors j’étais amoureuse de l’idée de l’amour, ou alors j’aimais être aimée, ou alors ces interractions nouvelles m’excitaient. Sans doute un peu de tout cela.
Il savait que j’étais vierge, et il était prêt à attendre que je sois "prête". Mais j’étais prête aux caresses. Il m’a donné mon premier cunnilingus : j’étais debout dans le vestiaire de la piscine où nous nous changions, il s’est agenouillé devant moi, a écarté mon maillot de bain, a exploré mon sexe avec sa langue ; j’étais bouleversée de ces sensations si similaires et différentes de celles que je me donnais. Première réalisation d’un de mes fantasmes...
Il était prêt à attendre, moi j’ai épuisé ma patience en trois jours. Il était étudiant en informatique ; je l’avais rejoint à l’E...A [1], et je lui ai dit que je me sentais prête. J’imaginais qu’il m’inviterait chez lui le soir, ou le lendemain, ou... je ne sais pas. Il a compris "là tout de suite maintenant". Et puis le côté saugrenu de la situation me plaisait, alors je ne l’ai pas détrompé.
Nous avons donc arpenté les salles de cours en nous tenant par la main, avec des arrêts dans les endroits tranquilles pour s’embrasser et se toucher. C’était l’été, la plupart des étudiants étaient en vacances mais il y avait partout quelques personnes incompatibles avec notre projet.
Puis nous avons trouvé un couloir que personne n’empruntait. Nous nous sommes déshabilléEs, et puis je me suis laissée mener parce que je n’avais aucune idée de quoi faire.
Je me suis allongée sur le dos, sur la moquette. Il m’a caressée et a longtemps parcouru mon sexe avec ses lèvres, sa langue. Il m’a demandé si je voulais bien le sucer aussi [2]. "Heu d’accord, mais je sais pas faire alors faut que tu me dises". C’était amusant, je pouvais provoquer toutes sortes de réactions. Je crois que je suis restée un bon moment assise à côté de lui allongé, à essayer les stimulis qui me traversaient l’esprit.
Puis il m’a léchée de nouveau, j’étais tendue de désir et d’une pointe d’appréhension. Je ne sais plus si c’est lui ou moi qui ai enfilé la capote cette fois-là, en tous cas c’est une caresse que j’ai appris à apprécier avec lui, et encore aujourd’hui j’aime dérouler le latex sur une bite ou un gode.
Il s’est allongé au-dessus de moi, a placé son sexe à l’entrée de mon vagin et je lui ai donné confirmation du regard. Il a commencé à insérer son sexe en moi, très lentement et délicatement. J’ai eu mal, une douleur au centre de mon corps qui rayonnait partout, j’ai eu envie de lui demander d’arrêter, mais je me suis forcée à me détendre - comme chez le dentiste, mon esprit part loin de la douleur. Si j’arrêtais maintenant, la peur de cette douleur me bloquerait pour longtemps, alors je préfèrais que ce soit fini. J’aurais voulu qu’il aille plus vite, j’avais l’impression que cette première pénétration durait des siècles ; mais il le faisait doucement pour que je n’aie pas mal, et je lui en étais reconnaissante.
Et puis soudain, quelques éternités-secondes plus tard, la souffrance était passée et ses mouvements continuaient, et j’ai reconnecté mes sensations, surprise de découvrir que c’était bon.
Pendant cinq heures, personne n’est passé par ce couloir. Nous avons expérimenté toutes sortes de rythmes, de profondeurs, d’amplitudes, et un bon nombre de positions. J’ai pris beaucoup de plaisir, beaucoup, c’était vraiment amusant tous ces trucs à faire pour la première fois.
Alors que nous finissions de nous rhabiller, un prof a ouvert la porte ; je ne sais pas ce qu’il a capté, mais il a fait "hum" et il est ressorti. Nous sommes sortiEs quelques minutes plus tard, gloussant encore à l’idée qu’il aurait pu entrer à un moment vraiment gênant. Puis nous avons vu l’heure - quoi, cinq heures se sont écoulées ?! - et j’ai couru prendre le bus : j’étais en vacances chez ma soeur, elle devait s’inquiéter de ne pas me voir rentrer.
Parfois, je me demande si j’ai saigné ou pas, si une petite tache de mon sang a marqué la moquette du couloir de cette école d’informatique.
Voilà comment je suis devenue geek.