Au bout de deux mois, j’ai senti qu’il y avait un problème avec E. J’étais mal à l’aise. Je n’ai rien dit, espérant régler ça toute seule. Mais "ça", c’étaient nos interractions : il était amoureux, et construisait déjà en projets notre avenir commun avec mariage, enfants, maison. J’aurais pu en rire, mais il était sérieux - or moi j’avais seize ans et pas envie de planifier pour les cinquantes années suivantes. Pendant un mois, j’ai combattu mon malaise croissant... j’avais su tomber amoureuse, mais je ne l’étais plus et ça, je ne savais pas le gérer.
J’ai pris ma décision un matin. Nous avions passé le week-end ensemble, et le dernier jour il m’a réveillée en s’emboîtant contre moi - je dors tournée sur le côté, j’étais dos à lui, et il a commencé à me "faire l’amour".
Une fois, déjà, il m’avait réveillée par un cunnilingus si doux qu’il s’était mêlé à mes songes (il faut dire que j’étais exténuée parce que nous avions fait du sexe toute la nuit), puis il était venu en moi et ses mouvements progressivement plus énergiques m’avaient tirée du sommeil par étapes, jusquà ce que je sois tout à fait réveillée au milieu de la séance de sexe. Cela reste pour moi un très joli souvenir semi-onirique.
Par contre cette dernière fois, j’étais pleinement réveillée mais je n’ai pas réagi : il a sans doute cru que je dormais, en fait je n’étais pas présente. Je ne savais pas quoi faire, j’avais toujours eu envie et là non. Alors je l’ai laissé utiliser mon corps en me demandant comment lui dire, et je n’ai pas trouvé.