Silence-bruit-silence
y’a de la neige sur le chemin
la musique dans la gueule
j’pense un peu à rien
les mêmes quais
les mêmes buffets de gare
graffitis, zones commerciales
lotissements, champs
puis rien
moi, le collectif
ce collectif de plusieurs moi(s)
de plusieurs toi(s)
euh, je sais plus trop
puis je repense à moi
Ma main et Moi
j’repense à mon plaisir à moi
celui que j’me donne
partout
n’importe quand
n’importe comment
sans toi(s), sans vous
avant de dormir
pour mieux dormir
1,2,3 orgasmes
et tout mon corps qui s’écrase
détendu
et tendu
si je me touche de nouveau j’me tords
les jambes molles, je somnole, je m’endors
je n’ai plus besoin de ces "ils"
mais envie de ces "elles"
de la multiplication de partenaires
à la frénésie -sexuelle-
eh bien, je ferai tout ça sans vous
devoir m’enfiler des queues
pour me faire jouir sur eux
quel dur travail...
c’est l’heure de la débauche
et quelle débauche...
dégoulinante entre mes jambes
mes lèvres pleines de vous
et tes lèvres pleines des miennes
mes mains pleines de ta peau
mes doigts pleins de ma chair
juste de ça
je me touche comme je ne me suis jamais touchée
vivante
me suffisant à moi seule
sans Fantasme, sans Imagination
je me devine
j’me vois venir
tout doucement
ou violemment
mes draps me collent à la peau
de cette transpiration âpre
je me parfume de cette odeur de mouille toute la nuit
mes cuisses
mes épaules
mes fesses
ma main droite
brûlantes
voilà ce que je suis
brûlante
débordante de moi à moi
j’me satisfais
j’me plais je crois.