je suis fatiguée, pas de vouloir dormir mais de cette lassitude dégueulasse, je suis épuisée. tu la connais un peu ? tu la connais pas, tu n’as rien vu. t’as pas vu les veines de son cou ressortir dans mes rêves, t’as pas vu la fumée de sa clope s’ballader sur mes draps. t’as rien vu. t’as pas vu la stature, la présence qu’elle impose lorsqu’elle se trouve debout, et putain elle en est capable de s’tenir droite, les muscles courbés, saillants. elle est forte... quand elle rentre dans la pièce, elle l’emplit, elle m’écrase, me remplit, me retourne et fait de moi ce qu’elle veut. elle me baise. des fois me fait croire le contraire pour me conférer un semblant d’assurance mais c’est elle qui choisit. elle m’explique les règles d’un jeu où elle gagne toujours, en perdant à chaque fois quelque chose. ELLE. elle chiale, elle gerbe, elle gueule. je me tais.