Des fois j’aime bien me caresser la raie du cul, effleurer ces poils un peu rêches, mon petit trou, faire ça longtemps comme une berceuse avant-dormir,
Des fois j’aime bien ces jours-soirs mélan-colle, où je me sens plus d’énergie, d’envies qu’à n’importe quel autre moment.
Des fois j’aime bien flotter, tralala, juste comme ça.
Des fois j’aimerais bien que tu me sangles et que tu me frappes, chatouilles, pénètres, brûles, mais c’est encore un peu dur à dire, pas vrai ?
Des fois j’aime bien le froid et les mains chaudes sur ma peau.
Des fois en me couchant j’aime bien serrer mes mains froides entre mes cuisses, mon scrotum et mes testicules pour les réchauffer. C’est chaud, c’est froid.
Des fois j’aime bien tes mains gelées sur ma poitrine.
Des fois j’aime bien être seul. Je m’apprends à m’aimer. Je comprends comment je m’aime me toucher. Ici, là, je me fais mal, me caresse et c’est bien, je n’ai besoin de personne.
Des fois j’aime bien le noir autour de moi dans un lit, comme si la journée avait fini de suivre son cours et que ce temps libre, sans interactions sociales ou quoi, m’était consacré. Alors je découvre mon corps et mon visage ailleurs que dans des miroirs. Parfois je me tâte, je me regarde avec les mains comme un corps étranger, que j’avais oublié. D’autres fois je me saute dessus, comme une envie/passion irrépressible à laquelle je peux laisser libre cours, et je me lèche, me malaxe, me tortille, me branle un peu les bras, les jambes, le sexe, seul avec mon corps et mon toucher, et ça m’envahit de petites étoiles picotements explosions, et et et...
Des fois je veux écrire et rien ne sort. souvent je me dis c’est inutile. souvent je me dis que toutes les secondes je pourrais être paralysé, oublier mes envies et sombrer dans l’ennui, n’avoir la force de rien faire, rester là, vaporeux comme un nuage, comme un citoyen.
Des fois je veux écrire et ça sort. Comme là. C’est fouillis. J’ai mal retenu les plans en trois parties, pourtant à l’école j’y arrivais bien. Je voudrais être plus clair, mais je prends pas le temps de me décortiquer. J’essaye de me livrer, de me désaucissonner. Ca m’est utile je crois de me raconter dans les coins, d’aérer mes intimités, de partager du sensible, du pourri, du jouissif, du tremblotant avec toi.
Des fois tout n’est pas si simple. C’est plus compliqué que ça.
(j’ai plus d’envies que ça, je ne me satisfais pas, je te désire et ne m’aime pas, te le dis pas, ai peur de moi dans tout ça, de toi et tes envies ou pas, de toi et l’image que je vois de toi et nous tou-te-s nu-e-s tou-te-s cru-e-s, en souffre et oublie d’un coup comme ça que je peux être bien avec moi, ai des désirs que je n’aime pas, pendouille au bout des grosses ficelles de ma garçonnicité, me mange les ongles des doigts...)
Des fois j’aime encore plus de choses que ça, mais cette fois je le dirai pas.
Des fois, j’écris des trucs inachevés qui commencent et qui finissent par des locutions comme "des fois".