De comment je prends du plaisir seul

23 janvier 2005 par  Petite fleur

Tout d’abord je dois dire que j’aime prendre du plaisir seul, j’aime à rester des heures seul allongé à faire vivre mes fantasmes. J’ai aussi l’envie de le partager de par ce texte pour plusieurs raisons :
- 1. je pense qu’il existe encore un gros tabou sur la masturbation et sur le plaisir en général et je pense que ce peut être un moyen de casser ce tabou.
- 2. je désire faire partager l’évolution de cette relation avec mon corps ainsi que d’avoir le vécu d’autres personnes sur ce sujet.
- 3. je me demande par moment si je suis normal... cf n°1

Alors par quoi commencer ?

Je vais faire tout d’abord un petit historique de mon auto-sexualité.

Je ne sais plus trop dater quand j’ai commencé a me masturber, je me souviens que j’étais jeune mais je ne saurais donner d’âge. Je n’en suis pas sûr. Mais bref, j’ai pris plusieurs fois du plaisir avec mon sexe : caresses manuelles, caresse sur mon drap... je ne me souviens plus si j’avais à cette époque des fantasmes ou si c’était juste une sensation que j’aimais et que j’entretenais. Puis à un âge que je ne saurais pas non plus dater, ni chiffrer, j’ai eu ma première éjaculation et là est née une nouvelle forme de sexualité. J’ai passé à partir de ce moment là plein de temps à me masturber, à créer des fantasmes hétéros, un imaginaire de ce qu’était la femme, son sexe, son plaisir... La totalité de ce plaisir, je le prenais avec mon sexe. Puis un jour mes fantasmes se sont tournés vers les garçons, abandonnant presque totalement les filles, ça ne changea pas le fait que je prenais le plaisir avec mon sexe essentiellement. Puis est venu le moment où j’ai habité en squat et où j’ai débuté une réflexion sur ma sexualité et sur mon corps. En même temps, des évènements venaient perturber ma vie sexuelle et mon rapport aux corps a changé, j’ai beaucoup moins aimé mon corps et plus particulièrement mon sexe et j’ai commencé à avoir une sexualité sans mon sexe proprement dit - en fait j’ai transformé mon corps en sexe serait plus proche de la réalité je crois. Durant une période mon sexe fut rejeté de toutes mes sexualités, puis par la suite j’ai recommencé à revivre des moments avec et à reprendre du plaisir avec mais ce n’est plus un centre de plaisir.

Comment je vis ça maintenant ?

Alors ça peut être très différent, en question de temps, de fantasme, de façon de faire. J’aime prendre mon plaisir dans mon lit, seul et en étant presque sûr de ne pas être dérangé... Le plus souvent ça commence par des caresses à mon corps. J’aime quand mes mains sont froides, ça fait se tendre plein de petits muscles que je n’arrive pas à contracter autrement... ces caresses se dirigent souvent très vite vers mes tétons qui sont une de mes grande zones de plaisir (je dois dire que plus le gauche que le droit), j’aime les caresser, les rouler entre mes doigts, les pincer... puis j’aime descendre en me pinçouillant le corps jusqu’au pubis, me glisser sur le côté de ma/mes cuisse(s) pour arriver jusqu’à un muscle de mon entrejambe (dont je ne connais pas le nom) qui le plus souvent est fortement contracté et m’apporte un plaisir intense et profond dans le bassin et en surface (plaisir allant en gros de l’anus à une zone floue de mon entrejambe mais néanmoins proche de mon pubis) à un moment de l’excitation, il y a un point très précis, qui se trouve à deux doigts de l’anus, qui donne un plaisir intense à la pression d’un ou deux doigts, plaisir qui se répercute dans tout le bas-ventre, plaisir qui se transforme souvent en orgasme et fait vibrer tout le corps. Puis bon j’aime jouer avec mon anus, et me caresser encore et encore.

Pour tous ces petits jeux j’aime aussi utiliser différents petits objets : cartes-mères d’ordinateur qui ont des petits piquants qui me donnent trop de frissons. Mon préféré étant la bouteille d’eau chaude avec laquelle je vais me coucher l’hiver : elle me sert à me caresser, quoi de mieux qu’une main froide et un peu râpeuse à cause des travaux d’un côté et une bouteille lisse et chaude d’un autre, bouteille qui peut venir s’écraser dans l’entrejambe et apporter énormément de plaisir avant de se diriger vers l’anus où elle peut être utilisée comme gode. La bouteille de 1664 étant à mon goût la plus appropriée de par sa forme évasée qui donne des sensations agréables (il est possible de mettre un petit peu de patafix sur le bouchon en liège pour faire une forme moins "brutale" et recouvrir le tout d’un préservatif - attention avec l’utilisation des bouteilles : il faut toujours les fermer pour éviter l’effet ventouse une fois qu’elles sont rentrées)... J’adore me pénétrer avec plein d’objets autres comme des bougies, mon doigt, un gode, et tout autre objet qui me semble pouvoir apporter du plaisir... Olla, j’allais oublier cette super méthode qui est plus réservée au bain ou à la douche, qui consiste à propulser de l’eau à l’intérieur de l’orifice anal à l’aide du tuyau de douche après en avoir démonté la pomme ; cette méthode comporte l’inconvénient que l’eau, à un moment ou à un autre, cherche à ressortir et que des fois elle le désire plus tôt que l’envie d’arrêter de se donner du plaisir et ça casse un peu ce moment (ou force à faire une pause...).

Comme petit objet j’aime aussi les pinces, on m’en a offert (et grand merci) une, qui à l’origine était une bête pince à cheveux en métal qui a des effet des plus surprenants et je me suis lancé dans une petite collection qui arrive aujourd’hui à quatre. La deuxième est aussi une pince à cheveux mais qui a la particularité d’avoir deux fois deux pattes et de permettre ainsi de pincer le téton de chaque côté et de le laisser libre pour une stimulation manuelle, une troisième qui est aussi une pince à cheveux mais plus pour faire des chignons (pince en plastique avec des grosses dents qui servent tout aussi bien à pincer qu’à griffer). La dernière est une pince qui permet d’accrocher les torchons, elle a la particularité d’être puissante et munie de toutes petites dents acérées, je l’utilise plutôt quand mon excitation est à son maximum car sinon ça ressemble plus à de la douleur qu’à un plaisir, mais juste avant un orgasme je la place sur un téton et là c’est l’extase.

Après j’utilise beaucoup de DIY, et de choses qui traînent autour de moi et me réapproprie leur utilité... Je pense qu’en ce domaine il y a énormément de choses et qu’il suffit de se les réapproprier et de les érotiser pour que ce puisse être un objet de plaisir. Genre du bois de mauvaise qualité qui fait plein de petites piques. Le choix des instruments avec lesquels je choisis de prendre plaisir diffère suivant ce que je désire ressentir dans mon corps, de comment je me sens dans ma tête, de ce que j’ai sous la main, mais je ne sais jamais trop à l’avance ce que je désire... Comment résister aux caresses d’une plume lorsqu’il y en a une sur la table de nuit ? Et la pression d’une boule de billard... bref, je passe plein de temps à me caresser avec tout plein de choses que je trouve et que j’ai près de moi... et ça, c’est une phase qui peut durer des heures... ou cinq minutes suivant ce que je cherche et le temps dont je dispose. En gros c’est pour moi une phase importante dans ma prise de plaisir et souvent une des seules que je vis. Les zones que je stimule de la sorte sont multiples, ça va de la tête aux pieds, mais je dois le dire j’ai du mal pour une stimulation dorsale. J’aime me passer des brindilles entre les doigts de pieds, m’écrire avec un crayon à pointe très fine sur certaines parties du corps, me faire des petites piqûres ou des griffures avec une aiguille ou une épingle à nouriss(ons). J’aime sentir la fraîcheur d’un bout de métal sur mon corps.

Pour finir ou presque...

Il m’arrive de prendre du plaisir avec mon sexe mais je dois dire que c’est de plus en plus rare car pour moi ça cache plein d’autres plaisirs que le corps peut prendre, et de plus je trouve qu’après une éjaculation le plaisir est gâché, que le plaisir n’est plus le même qu’il est diminué, en plus l’éjaculation ça vient souvent trop vite. Du coup je ne prends ce genre de plaisir que longtemps après le début d’une masturbation.

Tiens, en relisant les lignes du début de texte j’ai des rectificatifs à faire : je ne prends pas l’essentiel de mon plaisir dans mon lit, mais aussi lors des réunions ou durant de longues discussions, plaisir des caresses et de différents tripotages du corps (crayon, brindilles, allumette, pinces et autres choses que je trouve autour de moi)... À une période j’avais toujours sur moi la petite pince pour pouvoir jouer à tout moment et dans toutes circonstances. C’est un plaisir pris a l’insu de tou-te-s qui sont autour, plaisir volé dans les salles d’attente, et dans plein de situations d’attente, d’ennui, plaisir qui faut garder tout au fond et dont il ne faut pas laisser apparaître ne serait-ce qu’un soupçon dans son expression, ce qui ne fait qu’augmenter son intensité...

Enfin bref voilà j’ai commencé un tour de la question mais je sais ne pas en avoir fait le tour, j’en suis même loin, et puis comment faire le tour de quelque chose d’évolutif, de différent chaque jour suivant l’humeur les zones sensibilisées du corps... comment faire le tour alors que chaque petite chose peut être un objet de plaisir ? Donc voila je vous laisse là, à la réflexion, peut-être au désir de prendre du plaisir, à votre imagination et pourquoi pas à vos crayon/clavier...