ce titre c’est vraiment du racolage pour que vous lisiez la suite. en fait c’est pas trop drôle, c’est sur le sexe de la mort. c’est de la poésie morbide-prout.
et oui des foisla vie est une suite de pertes blanches rouges et noiresparfois jaunâtres ou caca marron,le monde, gluant et petit comme une crotte de nezaseptise tout ce que tu veux,ta conscience muqueuse javellele frottement du rêve/réalité/rêve/réalitéce n’en sera pas moins violent au fondde ta culotte le cycle de nos passages ici basla mort est un processus palpablepour qui lève la jupe des apparencesla mort est processus palpableavec un rythme saccadéle rythme du (cyber)sexe,ou d’une autoroute sous la lunevite vite vite prends Ton tempspas celui qu’on te prépare si fonctionnelc’est si sensible les micro-ondesmange tes morts et les têtes raides c’est du réchaufféla mort est un processus administré par l’Etat,maquereau institutionnel tout puissant,qui gère et crée (de) la violenceadministration de la morthôpital hôpital hôpitalnaît dedans, meurt dedansc’est tellement plus propreque les cadavres de l’autre monde à la télécrottes de nez sous le canapé ou au volantmorts pour l’ordre moral le long de la route du travail‘torture mentale physique névrose’fille de ... l’Etatet tu peux bien crever à te battre contre ça !lobotomie auto-infligée,mange tes morts c’est du réchaufféla mort est un silence et une réalitécomme le vagin : on en parle pas quand ça va bien,et à peine quand ça va mal et pour mieux taire,cacher des cons cernés, diriger.administrer.la mort a un uniforme sexy noir, ou blanc, toujours trop court.la mort est l’Amante Suprêmela violeuse de tous les recoinsau coin de la rue et plus souvent encore si près de toielle sait prendre le tempset quand elle est là elle s’installepour asseoir son immense pouvoirla mort est totalitaire et pourtant on peut prendre plaisir à son contactjusqu’à s’y brûler les ailesil y a n’y a que les monstres qui le saventbien au delà de l’icône "tête de mort"sa jalousie exclusive est son combatmême si personne n’en est exclu en faitelle gagne toujours à la finperdu d’avance pour qui s’y opposegagné un peu de répitque finalement elle emporte avec Ellevivre avec Elle, la mante religieusevivre avec son amour de bourreautortionnaire savoureuse, tyran sans limitequi étend son domaine dans le corps, dans la tête, dans le temps, dans le lit, dans tous les actes, toutesles paroles...la reconnaître dans la dissymétrie des détailsdans les plis, les rides des yeuxla trouver belle sur le sabledans le départ des unes des autresl’absencela reconnaître jours après jours et la dire,illégitime.la haïr est un mot faibleet l’aimer pour prendre ce qu’il resteles miettes rétrécissent,le corps décharné,le cerveau grignoté,après happéson appétit vorace dévore les possiblesqui s’amenuisent s’amenuisent et s’intensifient s’intensifient à la foisà la hauteur de tes cernesjusqu’à ce qu’il ne reste rien du plaisirmémoire trouéeque le souvenir et la douleur de l’injustice sans cesse répétée.et alors ?alors je sens son arme charnelle,la plus pernicieuse et la plus fortecelle de prévenir de son Imminencesi longtemps à l’avance,de construire son Empiremuscle par musclealvéole par alvéoleneurone par neuroneet de rendre impossible par là même le voile habituella vie de tous les jours, sans Elle.de n’être pas en faitni évènement, ni absencemais processus, présencele quotidien de la disparitiontous les jours on y pensedans les corps en fusionvouloir laisser croire qu’on pourrait éviter,traiter,résister à ses charmeslà où on ne peut que rentrer dans son jeu.ne pas jouer avec/contre Elle formate nos œillères,,tant son empire est en prise directe avec nos actesavec notre naissance mêmele faire semblant c’est du sanglantquand on sent que rien n’est innocent.innocente je ne le suis pas pluset regarder ailleurs m’est impossible tant est grande la tentation de sentirque l’on y peut quelque chose : vivre bordel !alors je la regarde partoutde biais dans les orteilsje la masse pour qu’elle sente ma force et ma chaleurpendant que j’en avaiset puis la lassitudeet puis l’épuisementtoute petite petite petitegoutte de tropdégage !des gages !ben oui que je triche.tricher c’est jouer.je joue.et rien à gagner,rien à perdre, sauf moi.je triche alors cours après moi,joue avec moi,joue contre moi.moite contre-jour.joue contre joue.jouer veut pas dire jouer à se perdre"t’es perdu-e ou tu te perds ? je m’y perds",jouer à se rattraper l’un à l’autre,là où on peut se faire mal.s’arrêter avant de tomberjouer à se guider dans les décombresquand on a trouvé une pisteune piste pour aller quelque part,un endroit de l’espritun non-lieu de nos corpsoù on était pas encore allées, ou pas assez.joue avec moi !joue contre moi !moite contre-jourjoue contre joue...celles qui cohabitent avec l’Amante Suprêmesont comme tous les zombis conscients de l’être :seulessilencieuseset rampantes dans l’ombre des vivantsces innocents bâtards si gentilset tellement moins humains que mon robot mixerje parsje ne cherche pas à comprendreni l’Amante Suprême ni son troupeau de fonctionnairesni le reste d’ailleursje cherche simplement à vivreet je réserve mes forces en plus pour celles que je sensvivre bonus tout ce que je peux pour pouvoir mouriret sans prétention de pouvoir quelque chose contre Elleet si je l’humanise la Mortalors que tout meurt de gré ou de forcec’est que j’ai une affection particulière pour l’espèce humainesi douée à feindre de l’ignorer pour mieux la répandreet probablement même ça se profilepar son voile atomiquedétruire le souvenir même de quoique ce soitet si je la féminise la Mortalors qu’elle est si bien administrée par la société des hommes civilisés(qu’elle peut très bien rester un concept pour le commun des mortelsjusque dans leur lit de mort)c’est que j’ai une affection particulière pour les femmessi douées à feindre d’ignorer la domination des hommespour mieux répandre leur empire en elleset -ça fait plus que se profiler depuis longtemps-se faire accaparer leurs propres mortes.on ne se laisse même plus les pleurer ensemble !la Mort pourtant avant de devenir le seul avenir palpablel’avenir des vivants administrés par les hommesn’était, je vous le dit, que palpable partout.processus sans raison, logique de la vie même.l’Amante Suprême sans autre dessein ni charme ni stratégie,que continuité et connexion entre les êtres et les mondes.que ces mots soient comme des claquespour que tu regardes ton sang entre tes jambestu le touches tu le sentes sur tes doigtset tu écrives avec, dans ta langue sur le mur"je veux mourir et (d’abord) je veux vivre"