9h du mat
j’suis ptètre insomniaque...
pas envie de grand chose
même pas de moi
mes yeux me jouent des tours face à l’écran
ce matin, la fumée de la bouilloire est allée se coller à la fenêtre, glacée
j’me suis brûlée un doigt, mais si c’est qu’un doigt
et merde, j’imagine
tes mains
les tiennes pas celles d’un autre
beurk ! dégueulasse cet autre, non
les tiennes
le bout des doigts froids ptètre...
j’imagine l’odeur amère de nos transpirations qui se mélangent
mon nez se ballade
et là j’ai le coeur qui s’emballe
eh merde, je suis là
face à toi
je perds mes moyens
trop habituée à manier leurs queues peut-être
que j’ose à peine te caresser les seins
mais là je peux plus me mentir
j’me retrouve coincée, bloquée avec moi-même face à mes propres désirs, mes propres désirs de toi, de vous, euh...
alors pour me rassurer j’imagine
comme si le truc qui me brûlait les tripes était contrôlable par la
pensée, tu rêves !
et puis y’a ces autres gestes milles fois plus érotiques et agréables que la moindre de vos "caresses"
de toutes façons vos mains dès qu’elles se posent sur mon corps elles m’écorchent
j’ai les frissons qui courent
partout
ils se faufilent
le long de mes hanches
dans tout mon dos
ils emplissent ma nuque en long en large et en travers
je ferme les yeux
la bouilloire fume toujours
tiens la nuit est partie, il fait de nouveau jour
