Il est là, il s’ennuie, il y a la télé, mais ça isole. Il a soif de communication. L’amour il le pratique 365 jours par an. C’est facile il est pédé. Quand il s’ennuie il s’adonne à cette drogue tant prisée de sa condition humaine. Ce n’est pas un guerrier même si parfois l’amour s’en ressent. C’est facile dans son monde, toutes les frontières tombent, sur internet ou dans la rue, il suffit d’y aller, sans montrer trop d’exigences il trouvera forcément. Il n’est pas tout seul à s’ennuyer, ils sont des milliers comme lui derrière l’écran. Il veut juste partager son envie de partager, juste ne pas oublier qu’il n’est pas tout seul. Il y en a des milliers comme lui, qui cherchent un miroir, pour finalement oublier, qu’ils ne sont pas tout à fait comme Dieu nous aurait fait. Alors sur internet, il parcourt les pages d’ un grand livre de séduction salaces au premier degré, certains disent qu’ils cherchent l’amour pour oublier qu’ils sont pédés. Ceux qui leur répondent le cherchent aussi, ils finissent par se voir, puis prétextant le grand A ils pratiquent le petit. Il y a ceux, moins illusionnés, qui n’invoquent rien, s’entre-prostituant, ils s’aident mutuellement à crier, finalement, qu’ils ne sont pas seuls à être différents. Il aurait de beaux enfants, il est beau, jeune, mais il est pédé alors il sera seul. L’idée, parfois, qu’il ne construira pas, il ne l’accepte pas, pour oublier, il éteint la télé, il y a internet juste à côté. Il aimerait être à deux derrière la télé. Il a déjà essayé mais ça ne dure jamais assez pour imaginer Noël prochain en « famille » sans famille, tout seul finalement. Et pour oublier, c’est facile il est pédé, il y a le sauna, le backroom, les regards furtifs dans les librairies de pédés, il y a internet aussi, parce que là-bas, il a le choix et que le grand A et le petit finissent toujours par se confondre. C’est facile, comme ça, s’il n’est pas exigeant il trouvera forcément. C’est facile chez les pédés de faire l’amour 365 jours par an.